Un soir aux Urgences
En ce moment à la maison, c'est un remake de Hopital Central (la bonne série). Neznez a mal au ventre, et surtout mal au dos, GM fait des indigestions, j'ai un bouton sur l'oeil qui m'énerve et le stress qui monte et Franck... Lundi soir, Franck rentre du sport... en boîtant. Il avait l'air d'aller assez mal, mais le courageux demandait juste une poche de glace. Il nous explique qu'il s'est mal réceptionné au badminton, et que son genou s'est tordu, que ça lui a provoqué une terrible douleur (ou quelque chose comme ça... j'ai pas tout écouté car ça me retournait le ventre!). Mon conseil avisé serait d'aller se faire ausculter aux Urgences, au cas où... (je ne suis pas secouriste pour rien!) Et c'est ainsi que Neznez, Franck le malade, et moi même, partons à 22h45, direction Lagny sur Marne, pour l'hôpital.
Comme d'habitude dans un hôpital, tout n'est pas fait pour vous faciliter la chose. Trouver l'accueil relève du labyrinthe, un comble pour les urgences. C'est vieux, c'est moche, et c'est franchement pas étudié pour vous rassurer. Je cherche une infirmière ou quelqu'un apte à nous délivrer un ticket pour patienter (j'ai une expérience d'attente de trois heures...) mais j'en trouve pas. Pourtant d'autres gens sont là, dans la salle d'attente. Enfin quelqu'un se présente, et je laisse donc Franck aux mains de la bureaucratie hospitalière. Pendant ce temps je m'installe avec neznez dans la salle d'attente juste derrière.
Examinons le décor : du lino vert dégueulasse, des chaises en fer inconfortables (pour patienter deux heures, c'est super), pas de plantes vertes!, une télé qui diffuse une vieille émission pourrie, des affiches scotchées au mur que personne ne lit car cela détaille des trucs inintéressants, des journaux datant de 1995. Avec ça, l'attente promet d'être palpitante. Franck est appelé par une infirmière, et je reste seul avec neznez aux prises avec le reste du monde malade... et les cas ne sont pas rares! Entre les pleurs qu'on entend de l'autre côté de la porte, le type bourré qui vient de se faire tabasser et qui nous regarde bizarrement, tout en se cognant dans les vitres, avec ses copains (tabasseurs) qui lui disent "fermes ta gueule, assieds toi", la femme qui a l'air d'être avec eux mais qui a l'air terrorisée, le mec qui pendant 10 minutes n'arrêtera pas d'essayer de se vider une narine (sans mouchoir), le bébé qui hurle, le mec qui arrive avec du sang (ou du vomi, au choix) sur sa chemise, la femme qui arrive en tongues alors qu'il fait 2°C... Le tableau est on ne peut plus hétéroclite! =)
Il faut s'occuper en patientant
Je vois derrière le comptoir les archives, et repense à la la série Urgences, en me demandant comment ils s'y retrouvent dans toute cette paperasse. On commence à se marrer avec neznez à chaque fois qu'une nouvelle personne entre dans la salle, en se demandant "mais qu'est ce que ce sera le prochain?!"... et le temps passe. Voilà deux heures que Franck a disparu, c'est à se demander s'ils lui ont mis une jambe en bois. Pour patienter, nous nous racontons nos mésaventures maladives, nos évanouissements, nos indigestions (!). Je terminerai par succomber à l'Ipod... et c'est là que franck revient! Hémartrose avec suspicion de lésion ménisquale (je m'en doutais). Il va pouvoir rester à la maison 15 jours, avec une infirmière qui vient à domicile pour la piqûre quotidienne :D Deux heures et demi à rester dans cette salle d'attente et à voir le monde sous un autre angle et à vivre le quotidien du Dr Snapper Foster.