Lâchez moi la grappe!
Avoir un mode de vie bien à soi est de plus en plus difficile dans ce monde là... à moins que ce ne soit dans ma famille. Où s'arrête la sociabilité, et où commence la gêne? Je me rends compte de plus en plus que la majorité de mes actions sont faites pour faire plaisir à quelqu'un, qui tente par tous les moyens de m'imposer un style de vie qu'il affectionne, ou du moins qui tente d'influencer le mien. Mais je suis un rebelle!
Faire plaisir aux autres ne m'a jamais embêté, au contraire, c'est un leitmotiv. Cela m'apporte du bonheur, un échange se crée naturellement. Mais lorsque cela se transforme en calvaire ou en sacrifice, il ne faut pas que ça dure trop longtemps, je ne suis pas Mère Thérésa non plus. Il est vrai que vivre en société impose de se fixer quelques règles communes pour assurer une bonne entente cordiale. Mais j'ai toujours l'impression que les règles sont fixées par les autres, et que je dois les subir. En ce moment à Sarlat, je reçois les foudres maternelles qui ne comprend pas pourquoi je téléphone avec mon portable, pourquoi je vais sur internet (l'écoute prolongée de critiques familiales m'éloigne étrangement rapidement de la table à manger...) pourquoi je ne vis pas la même vie qu'elle. Mais j'ai un tel besoin de me raccrocher au monde qui est le mien que plus elle me critique et m'enfonce, plus je vais m'éloigner et sentir le besoin de retrouver mes propres repères.
En vacances en Suisse, c'est aussi un mode de vie que l'on tente de nous imposer, alors même que l'on nous promet de vraies vacances en toute indépendance. "Regardez la ville, promenez-vous, lisez les panneaux d'histoire, rencontrez des gens..." et notre volonté dans tout ça? Quand on me parle de vacances, je pense surtout à "liberté", sinon, il faut plutôt me dire loisirs. Faut-il donc que je passe mes vacances seul? Ou alors bien choisir mes partenaires vacanciers? Peut-être... Nous avons dû nous plier aux volontés parentales et affronter deux soirées "mondaines", vous savez, le genre de soirées où tout ce que vous dites est ponctué par des "hé hé hé" "voilà voilà voilà..." ou bien encore "comment?" (parce que forcément, vous pensiez à autre chose, et que vous n'avez pas entendu lorsque le monsieur qui a l'air de se faire autant ch*** que vous vous a quand même demandé ce que vous pensiez de la politique de Monsanto, le producteur de pesticides). Nous avons lutté pour ne pas aller à la troisième, les parents ne comprenant pas pourquoi la visite de leurs amis nous gênaient à ce point (peut-être justement parce que ce ne sont pas les notres!)
"Il faut que je prenne une pause cool pour faire style que je suis en pleine réflexion..."
Alors si on est naturel et franc, on passe pour des associaux et des agressifs, si on est trop mous, on est fichus, perdus dans les volontés de chacun, et frustrés de ne pas faire ce que l'on a envie, c'est à dire : rien! Si quelqu'un vient chez moi, je lui propose un éventail de possibilités, de programmes... et je le laisse libre. Je ne lui demande rien en retour. Alors s'il vous plait, surtout en vacances... lâchez moi la grappe.
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