Le Parrain

15 juin 2007

Trilogie mythique s'il en est, Le Parrain est dans la culture populaire cinématographique depuis que Francis Ford Coppola a mis à l'écran l'oeuvre de Mario Puzo. Pourtant, je n'avais jamais vu ces films auparavant, ne connaissant que le thème archi connu disponible sur tout bon CD "Best of Cinéma" du Club Dial. Ce soir, c'est chose réparée.

Trois soirs d'affilée, je me suis placé en face de mon écran et ai dégusté l'oeuvre de Coppola, la Trilogie du Parrain. J'ai enfin rencontré le mythe et peut enfin me satisfaire de connaître les dessous de la mafia new-yorkaise des années 50. Pourtant, si j'ai été litteralement scotché aux lèvres de Don Vito Corleone et de son fils Michael, dans le premier opus, je dois dire que les deux suivants m'ont quelque peu déçu.

Le Parrain ainsi que Le Parrain II ont reçu l'oscar du meilleur film. Réalisés en 1972 et 1975, ces films étaient en fait des commandes du Studio Paramount auprès de Francis F. Coppola, endetté alors et contraint d'accepter. Le premier film retrace avec brio la montée de Michael dans la Familia prenant la succession de son charismatique de père. Tout concorde dans ce film à poser cette atmosphère particulière, rendant le bureau du parrain telle l'entre de Dieu. Aussi bien les acteurs (Marlon Brando et Al Pacino), les personnages secondaires (Tom le consilieri, les gardes du corps, les amis de la famille, l'authenticité italienne...) La Mafia apparait sous les traits d'Al Pacino et Marlon Brando qui la dirigent avec ce regard, et ce respect qui leur est si cher.

Mais les deux opus suivants, je peux dire que je me suis un peu ennuyé. le numéro 2 suit l'atteinte du sommet par Michael Corleone, qui voit son destin lui filer entre les doigts. Al Pacino est toujours superbe dans son interprétation, et le film trouve son souffle grâce au casting original qui a rembarqué pour cette suite. Quant au troisième, réalisé en 1991, soit plus de 15 ans après l'original, il m'a largement déçu. Certes, c'est une mafia moderne qui est dépeinte, mais l'ambiance et l'atmosphère pesante n'est plus présente. Al Pacino n'inspire plus la crainte, et l'histoire est embrouillée d'amours naissantes entre ses enfants. Le film introduit aussi Andy Garcia, (sosie de William Baldwin!), fils de Sony Corleone, le frère de Michael, fils jamais vu auparavant... qui surjoue un peu trop dans sa prestation. Je suis sorti de la dernière séance avec un goût amer, devant cette troisième partie qui a essayé de se raccrocher à l'original tant bien que mal, mais qui aurait du s'appeler "Le parrain prend des vacances"...

Je garderai quand même en tête le numéro 1 qui est un véritable chef d'oeuvre. J'apprécie particulièrement le changement de caractère de Michael Corleone/Al Pacino au cours du film, l'évolution de son personnage, jusqu'à cette scène ultime, cette image où nous apercevons, au loin, à travers la porte, Michael devenir à son tour Don Corleone, et se faire appeler Parrain... ce qu'il disait ne jamais vouloir devenir... un mythe...