Mémoire
Voilà ce que j'ai envoyé à ma prof, ma directrice de mémoire. C'est la justification de mon mémoire, ce sur quoi je suis en train de travailler actuellement... Et ce n'est pas facile!! pfiouu tout ce qu'il y a à lire!
Le Vieux port de Montreal
Un grand site est un site piétiné, dit Odile Marcel, philosophe. Un grand site ne vit que par le regard qu’on y porte, dit Marc Boyer, fondateur du département tourisme de l’université de Lyon II. Ces deux définitions du site touristique posent en eux-mêmes la problématique que rencontre les gestionnaire d’un site face aux visiteurs, moteur indispensable de leur activité.
Un site sans flux n’est pas un site. Les flux varient selon le type de site, et nous nous intéresserons aux flux touristiques, c’est à dire ceux qui viennent sur un site dans un but de découverte, de culture, de plaisir. Ils peuvent y venir de différentes façons, en voiture, à pieds, en vélos, seuls, entre amis, en famille… Les gestionnaires tentent de mettre en place de nouveaux services destinés aux clients – visiteurs, dans le but de protéger le site (problématique des sites naturels), de fluidifier la circulation (les parcs à thèmes), mais aussi de rencontrer leurs attentes afin qu’ils soient satisfaits de leurs visites. Les visiteurs attendent des services particuliers, pour se sentir accueillis, rassurés et profiter pleinement de leur expérience touristique. Et leur expérience dépendra de leur perception du site. Un site peut-être reconnu comme magnifique par les guides, si le visiteur ne peut profiter pleinement de cette magnificence et de la représentation qu’il en avait, alors il en repartira avec une mauvaise image. Et plus le site est reconnu comme magnifique par les experts (en l’occurrence, les guides touristiques, ou les brochures), plus les attentes et les représentations de ce site seront hautes. De plus, ces attentes et ces représentations sont évolutives. Le touriste contemporain ne ressemble plus au touriste des années 80, consommant en masse le « modèle Club Med ». Il cherche aujourd’hui de nouveaux produits, capables de lui faire vivre une expérience, dont il pourra se rappeler et discuter avec ses amis et sa famille après l’avoir vécu, ou partagé. Mais cette expérience doit être authentique.
De ce fait, un site touristique ne peut plus être aujourd’hui qu’un simple équipement touristique, ressemblant à un autre, ou un site naturel, laissé à la portée des visiteurs, qui en masse ne pourront faire autrement que le dégrader et altérer son pouvoir d’attaction. Le visiteur cherche de l’authenticité, de l’originalité. Il va donc falloir re-créer une atmosphère en adéquation avec les attentes du visiteur. Une atmosphère à la fois qualitative et accueillante, permettant au visiteur d’optimiser sa visite, et au site de se dévoiler, sans se compromettre. Thierry Paquot parle « d’accueillance », ce qui définit la capacité hospitalière d’un lieu, sa disposition à l’accueil.
Ainsi nous nous questionnons : dans quelle mesure la gestion d’un site touristique peut-elle participer à l’optimisation de son accueillance ? Nous étudierons particulièrement le cas du vieux port de Montréal, réaménagé dans les années 80 par le gouvernement fédéral, époque des grands réaménagements des friches portuaires. Ce réaménagement s'est fait selon des principes déterminés à la suite d'une grande consultation publique montréalaise. Ce sont donc les représentations du vieux port de Montréal par les Montréalais qui ont prévalu à ce réaménagement, écartant des options immobilières ou commerciales, un temps envisagées. Mais aujourd'hui, le vieux port entre dans une nouvelle logique d'aménagement et de gestion de son site, basée essentiellement sur la rentabilité à court terme, et les flux de visiteurs.
Nous tenterons d’expliquer à travers ce questionnement comment un gestionnaire de site se représente les perceptions des visiteurs et tente de les influer, avec les outils qu’il a à sa disposition.
Alors... avez vous compris? Si oui, tant mieux! Si non, ça veut dire que je suis mal barré!